Meurtre au palais (Les Protégées de l’Empereur, tome 1)

802, Aix-la-Chapelle. Alaïs, douze ans, vit auprès de l’empereur Charles (qui deviendra Charlemagne). Ce dernier l’a recueillie après la mort successive de ses parents en Bavière et de son père adoptif. Elle a gardé de ses jeunes années la maîtrise de plusieurs langues, ce qui lui vaut d’être l’interprète du palais. La découverte dans la piscine d’un homme mort, au visage balafré, relance chez elle des souvenirs : elle pressent qu’un drame a entouré son enfance, peut-être en lien avec les Saxons fraîchement alliés. Avec son ami Loup, elle mène une double enquête : protéger les intérêts de l’empereur et retrouver son passé.
Auteur phare du roman historique jeunesse français, Evelyne Brisou-Pellen choisit ici une héroïne à un moment-clé de l’histoire de France, celui de la constitution de la France. Comme à son habitude, elle campe un contexte solide en quelques phrases, et distille au fil du récit des informations sur l’époque, s’aidant de quelques notes de bas de page très naturelles. Ca fonctionne parfaitement, et le lecteur plonge dans un passé dont il a forcément entendu parler à l’école. Un narrateur omniscient suit la jolie Alaïs à travers l’intrigue policière rythmée qui mêle haute politique et secrets de famille. Tout reste crédible, jouant dans les niches des réalités historiques. On peut s’identifier facilement aux personnages, dont les réactions et les relations nous sont proches, à défaut de leurs coutumes (voir le mariage précoce des filles). Encore aux débuts d’une féodalité qui se durcira, Charlemagne et la famille royale apparaissent accessibles, trop peut-être puisque que constituant une minuscule élite peu représentative ? Il n’empêche que le premier tome de ce qui sera la saga d’Alaïs est d’excellente facture, à lire sans hésiter.