Mille et une feuilles mortes

Réédition. On connaît bien désormais le travail d’Anne-Sophie de Monsabert comme celui de Caroline Grégoire. Pour cette rentrée, voici qu’elles nous reviennent ensemble, dans la série Comme la vie, chez Casterman, avec des milles et une feuilles mortes. Au fil des saisons, de l’automne au printemps, les auteurs traitent avec simplicité et tendresse, la vie d’un petit lapin, entouré de sa famille, de ses parents et de sa grand-mère. Avec justesse, sans fioriture, Anne-Sophie de Monsabert nous laisse entrevoir les jeux, les peines, tout une gamme de sentiments de ce petit garçon, qui au fil des saisons semblent perdre peu à peu quelque chose (ou quelqu’un). De manière allégorique, ce manque est partout présent dans ce petit ouvrage, jusqu'à la mort de la grand-mère du petit narrateur. On lui dit d’abord, que grand-maman ne viendra plus joué avec lui, avant de lui annoncé, un jour d’hiver, sa disparition. Et l’hiver est bien long avec l’absence de cet être cher. Mais bientôt renaît le printemps et si grand-mère ne pourra plus voir les bourgeons renaître, c’est de nouveaux espoirs qui apparaissent pour le petit garçon. Avec une innocence et une naïveté proche de l’enfance, Anne-Sophie de Monsabert réussit à traduire la manque et l’absence en toute simplicité. Bravo.

Octobre 2001