Monsieur Stan n'a qu'à bien se tenir

On a fait la connaissance d’Antoine Dumourtier et son insupportable chien Stan en 2009, dans « Oust ou l’insupportable monsieur Stan ».
Deux ans après, les revoici pour une deuxième aventure, une petite tranche de vie et, hélas ou tant mieux, selon que l’on est lecteur ou personnage, Stan le chien ne s’est guère arrangé, au grand désespoir d’Antoine. Stan est plus cabot que jamais.
Pourtant Antoine, le jeune narrateur, est très heureux lorsque débute cette histoire : il vient d’obtenir un rôle dans le spectacle que leur classe présentera à la fin de l’année. Il jouera le cheval tandis que son meilleur ami, Ambroise, décroche le rôle principal. Sur le chemin du retour, Antoine rêve déjà à un prix d’interprétation et il a hâte d’annoncer la grande nouvelle à ses parents. Il n’en a guère le temps car il apprend au cours du repas que Stan vient d’obtenir lui aussi le rôle vedette dans un film. Et Stan de se pavaner, de faire l’important à table (car il mange avec la famille), de se la couler douce, de s’empiffrer, de jouer à la star prétentieuse et imbuvable, d’accaparer l’attention des parents. Antoine n’en peut plus de ce sale chien qui lui vole la vedette et ses amis, et lui pourrit ainsi la vie …
On s’amuse à lire les démêlés d’Antoine et de Stan, vus par les yeux du jeune garçon exaspéré. Le lecteur adopte rapidement le point de vue d’Antoine tant le cabot cabotine et se montre antipathique. Le récit, souvent drôle, parfois grinçant, progresse par petites scènes douces amères. Il n’est pas à proprement parler un roman graphique, mais il est abondamment illustré, émaillé de planches de BD qui se substituent parfois au texte pour faire progresser l’action. Delphine Perret, l’illustratrice, y déploie, une fois de plus, son talent.