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Date de publication
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Prendre la route

Sélection des rédacteurs
Clémentine Beauvais
Poésie
à partir de 9 ans
133 pages
: 9782075173483
18.90
euros

L'avis de Ricochet

Écrivain, poète, chroniqueur politique et activiste anglais, Michael Rosen publie Prendre la route, un recueil de poésie qui aborde la thématique de la migration. Découpé en quatre parties, le livre débute par « Famille et amis » sur l’enfance de l’auteur au sein d’une famille juive polonaise à Londres. Le poème En deux langues décrit avec humour les mots et expressions yiddish se mêlant à l’anglais maternel. Né peu après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Rosen partage dans la deuxième partie « La Guerre » sa découverte du conflit et des anecdotes recueillies auprès de ses parents. À l’image du marquant Squelettes qui raconte le trajectoire du père de Rosen à travers la ville de Berlin détruite par les bombes. Au détour d’une ruelle, celui-ci tombe sur un gigantesque squelette de dinosaure enseveli dans la neige. Touchés par les bombardements, les murs et les vitres brisés du musée d’histoire naturelle n’offrent plus de protection aux objets d’exposition livrés aux caprices météorologiques. S’ensuit « Migrants en moi », ode aux disparus de sa famille. Rosen y raconte les recherches qu’il a effectuées pour retracer leurs parcours avant de décéder dans les camps de concentration. Enfin, les poèmes de « Reprendre la route » appellent les histoires migratoires de par le monde. En fin d’ouvrage, l’auteur cite diverses organisations engagées auprès des réfugiés si l’on souhaite se renseigner ou s’impliquer davantage.

Maniant légèreté et profondeur, Michael Rosen entrecroise des textes inspirés de son histoire personnelle et ses réflexions sur des sujets tels que la difficulté à parler d’un passé traumatique – le poème Rien – ou encore la notion de responsabilité. Question épineuse qu’il aborde dans La faute à qui ? lorsqu’il nomme les policiers ayant arrêté l’oncle paternel sur l’ordre d’une hiérarchie qu’il décortique jusqu’à Adolf Hitler.

Se glissent entre les poèmes de sublimes esquisses de Quentin Blake. Composées à l’encre noir, les formes humaines – gravissant une colline en file indienne, fuyant un ciel troué d’avions militaires ou en attente devant la mer – se superposent à de larges pans violets peints à l’aquarelle. Fragiles et aériennes, les illustrations font écho à la vulnérabilité de celles et ceux qui prennent la route et honorent leur courage.

Petit plus pédagogique : les poèmes pourraient servir de base à un cours d’écriture touchant aux thématiques abordées, une utilisation que l’auteur encourage notamment à travers une vidéo YouTube.

Un ouvrage émouvant et sensible.

Présentation par l'éditeur

«La poésie est la migrante: celle qui voyage.

La poésie est la témoin: celle qui écoute.

La poésie est la survivante: celle qui persiste.

Je voudrais que ce recueil montre comment tendre la main vers les autres, pour partager ce qui fait notre humanité. Je crois que nous sommes tous et toutes des citoyens du monde, et ce qui constitue notre "chez nous" ne devrait pas, il me semble, être déterminé

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