Tout en haut du monde

Stockholm, 1800. Siri, jeune fille de milieu aisé, s'ennuie. Eprise de nature, elle admire son oncle Aurel, botaniste et physicien. A la mort accidentelle de sa mère, dont elle s'accuse, Siri obtient d'accompagner Aurel dans ses voyages au bout du monde. Elle y trouvera la satisfaction de ses goûts scientifiques et aussi une certaine sérénité lui permettant de choisir librement un sens à sa vie.

Ecriture au présent, récit linéaire, narration externe : la première lecture est facile, et pourtant ne dit rien, ou pas grand-chose, des états d'âme de Siri, car nous nous concentrons sur les paysages, les découvertes, les rencontres, bref les faits. L'évolution imperceptible de la jeune fille se fait entre les lignes, au fur et à mesure du chemin et de l'action. Le lecteur inattentif pourrait presque ne pas s'en rendre compte, s'il n'y avait des larmes au bord des cils, des éclairs de joie, des « je » qui s'invitent abruptement, des émotions abandonnées aussi vite qu'espérées. Siri découvre le pouvoir de la séduction, et en même temps, arasant la contradiction, celui de la sage mère Nature favorisant le retour sur soi. Jeune fille en fleur un peu lyrique, elle se cherche, elle s'invente, et de la chenille naît le papillon. Il s'agit d'un roman exigeant derrière sa simplicité, traitant avec une finesse tout en retenue des questions aussi complexes que le deuil, l'adolescence, la place d'un homme sur terre et au milieu des autres cultures que la sienne. A chacun de faire son histoire, et de la méditer à la façon de Siri !