Voyage en Caloptérie

Olivier Laporte aime la photographie. Il aime aussi les demoiselles, les libellules, bref les Calopteryx qui s’épanouissent en été dans nos contrées. Il nous propose donc un beau voyage en « Caloptérie », ce pays minuscule où il se passe pourtant moult événements. A chaque photographie, son commentaire. Souvent étonnant, toujours poétique, le texte associe des mots et des idées, joue avec la langue afin de surprendre nos oreilles, de mieux faire voir nos yeux (les photographies aussi).

Après cette lecture pas comme les autres, vous ne comprendrez plus les insectes et leur vie amoureuse et sociale de la même façon, c’est certain. Les hommes non plus, d’ailleurs, souvent intégrés dans des comparaisons qui remettent les pendules de la nature à l’heure. Chemin faisant à travers les belles pages à l’italienne, l’auteur se raconte aussi, sa vie tranquille et terre-à-terre, son travail dans un centre adapté. Vérité ou artifice littéraire, peu importe : Voyage en Caloptérie se place dans la catégorie de luxe des documentaires (enfants ou pas), parvenant à nous captiver avec quelques milligrammes et centimètres d'ailes tremblotantes.

« Enfin, la biodiversité, c’est surtout valable pour les abeilles et les ours blancs. Les abeilles, c’est rapport aux pesticides et les ours blancs parce que la banquise, qui est un peu leur foyer, fond comme peau de chagrin. C’est vrai que ça fait du chagrin, je ne sais pas ce que je deviendrais si mon foyer fondait comme une banquise. » (p. 36)