Extraterrestres et vieux canifs

Il paraît que des extraterrestres mangeurs d’hommes se cachent dans la forêt. Et c’est sûrement vrai, parce que c’est Néanne qui l’a dit, et que son père est gendarme. Manque de chance, « Little One », comme l’appelle son frère, a emprunté les outils de son père pour construire une cabane. Que faire ? Aller chercher les outils dans la forêt peuplée de créatures affamées, ou affronter la colère de son père samedi, quand il ne trouvera pas ses outils ? Un couteau suisse à la main et deux vieux canifs dans les chaussettes, Little One s’enfonce dans la forêt…
Le style simple et plein d’humour de Mathis fait mouche, une fois de plus. La foi inébranlable que les enfants accordent aux rumeurs de cour de récré, le courage formidable du héros sont tournés en dérision, mais avec un grand respect. L’auteur semble nous dire « ça parait bête, mais tu l’as fait aussi ! ».

Ce roman tend vers le conte : le héros s’enfonce dans les bois pour accomplir sa quête (récupérer les outils), décidé mais terrifié par les dangers. Il découvrira la vraie menace avec son frère : l’origine de la rumeur est une maison abandonnée dans laquelle a eu lieu une bagarre au couteau. Le réalisme qui sous-tend les contes a ici aussi sa place.

La relation entre les deux frères est abordée de façon sobre et touchante, et égaye une fin plutôt sombre.

Une petite histoire toute simple, aux airs de conte moderne, qui fait sourire mais pas seulement.