Tunnels

Will Burrows, jeune Londonien, a un passe –temps original : avec son père, ils creusent des trous dans le but de découvrir des vestiges archéologiques. Un jour, monsieur Burrows disparaît dans un de ces tunnels. Accompagné de son ami Chester, Will mène l’enquête. Ils se retrouvent bientôt au milieu d’une cité souterraine peuplée d’étranges individus…
Annoncée à grand fracas, la sortie de Tunnels est heureusement à la hauteur de ses promesses. L’idée de départ joue sur un fantasme universel : explorer le centre de la terre. Jules Verne y avait déjà songé… Un narrateur externe se concentre sur Will, jeune garçon albinos plutôt solitaire. Sa vie calme est subitement bouleversée ; n’ayant plus rien à perdre, il se révèle alors téméraire. Et la plongée dans les profondeurs, si elle est tout à fait exotique et captivante, va prendre valeur symbolique d’exploration de soi. Will découvre le secret de ses origines, fait l’expérience de la trahison, se donne une quête. Les notions de famille, d’amour, de loyauté et d’amitié sont au cœur des enjeux. Telle un enfer dantesque, la société des sous-sols est fortement hiérarchisée, et même policée. Les Styx la dominent par la violence, et il n’est pas épargné au lecteur des scènes de torture ou de blessures cruelles. Avec le sombre, le gluant, le puant, Tunnels remue les peurs primaires, et c’est sans doute une clé de son succès. Vocabulaire varié, dialogues de bonne tenue, des effets de rythme mesurés et une histoire qui tient la route : un deuxième tome est évidemment prévu, qu’on suivra avec intérêt.