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Date de publication
Age-cible

Quand Hadda reviendra-t-elle ?

Sélection des rédacteurs
Album
à partir de 4 ans
: 9782203222687
15.90
euros

L'avis de Ricochet

Un vieil immeuble éclairé par les rayons du soleil, un voile léger soulevé par le vent, un balcon, une vie paisible où frémissent des oiseaux….

Telles sont la douceur et la poésie qu’Anne Herbauts imprime dès la couverture, rythmées par la reprise du titre « Quand Hadda reviendra-t-elle ? » comme une petite voix, celle d’un enfant obstiné qui, de pièce en pièce, entre jeu et inquiétude, cherche celle qui vient tout juste de sortir, du moins il voudrait le croire.

Pourtant au fil de la recherche dans l’appartement c’est l’absence qui s’impose. Elle éclate en contrepoint d’une présence forte des objets nombreux qui habitent l’espace réveillé par le regard du petit intrus. On sent une étrangeté familière, dans la corbeille à papier encore pleine, dans le foisonnement des décors, carrelage, et plantes. On passe d’une pièce à une autre, cuisine, salon, salle à manger et même salle de bains, les détails occupent l’œil du regardeur : poissons sur une assiette, livres abandonnés sur le sol, journal replié, jeux d’enfants un peu partout, sur la table, près de la réserve de légumes. L’univers de l’enfant et celui de la vieille femme se mélangent, en symbiose.

Ce méli-mélo décoratif, sensible dans l’attention portée aux meubles un peu vieillots, aux objets qui traînent sur le balcon, comme ces chaussures oubliées, tranche avec le papier blanc cassé et mat des pages de gauche où le texte minimaliste prend place. Visuellement, l’autrice installe la présence/absence dans le dialogue, entre la demande lancinante de l’enfant et la réponse engageante de la grand-mère : « Mais je suis là... ». Le jeu des pronoms dans la réponse de la vieille dame installe un lien tendre que confirme le vocabulaire, « mon amour, ma douceur, mon étoile, mon garçon », elle convoque les sensations « écoute, vois, regarde » et au final, elle « transmet » et permet l’envol, celui des hirondelles.

Anne Herbauts évoque dans un entretien le livre comme une « capsule temps ». Ici la construction de l’album rend sensible le cheminement dans l’appartement comme un temps suspendu pendant lequel l’absence s’installe dans le dialogue, inéluctable, avant l’envol. Le dernier mot, « toujours », rejoint cette idée si belle « d’invincible été » qu’Anne Herbauts évoque dans un autre livre. A la fin de l’album on sait qu’Hadda existe, diffuse, dans le nouvel espace-temps créé aux côtés des défunts chéris sur des photos jaunies.

Un très grand livre sur l’absence, profondément juste à sa place aux côtés de Grand-papa de John Burningham, selon ce que recherchait et réussit pleinement Anne Herbauts.

Présentation par l'éditeur

Quand Hadda reviendra-t-elle ?
Mais je suis là, mon enfant
Sens, tu as mon soleil

Quand Hadda reviendra-t-elle ?
Mais je suis là, ma mésange
Apprends, tu as mes ailes

Les objets dans la cuisine, les plantes sur le balcon, les chaussures dans l'entrée, le carrelage, les rideaux... tout rappelle Hadda. Elle est là, présente dans chaque objet, dans les lumières qui traversent les pièces. Hadda est en toi.

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