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Date de publication
Age-cible

Addiction

Sélection des rédacteurs
Cécile Moran
Roman
à partir de 15 ans
: 9782226255259
15.00
euros

L'avis de Ricochet

A seize ans, Maddie est en cure de désintoxication. Elle y rencontre Trish, tombe sous le charme de Stewart. Puis les uns et les autres sortent de l’hôpital, et restent en contact. Issue d’un milieu aisé, Maddie est la seule à reprendre le lycée. Elle s’accroche pour rattraper son retard, et se rapproche de Martin, un garçon gentil mais coincé. Toujours amoureuse de Stewart, la jeune fille vit quelques beaux moments avec lui, tandis qu’il peine à trouver sa place.
Le temps passe, Trish disparaît brutalement dans une sombre histoire de cocaïne. Stewart vacille, se reprend, trouve une nouvelle petite amie… La menace d’une rechute dans l’alcool et/ou la drogue est toujours présente pour ces moins de vingt ans. Volontaire, Maddie prend sur elle pour atteindre obstinément son rêve : intégrer une bonne université.

C’est Maddie qui raconte, avec un recul presque effrayant sur sa courte vie, et une sorte de froideur clinique qui paradoxalement crée une folle émotion. Son récit au présent laisse les jours et les mois s’écouler, comme pour intensifier encore un effet dramatique d’épée de Damoclès. Le propos est évidemment rude, souvent cru, jamais ou rarement heureux ; au décès de Trish, Maddie se souviendra avec tristesse de la tension permanente qui animait son amie.
Le lecteur ne peut s’empêcher de se demander le pourquoi de tels comportements destructeurs. Si Trish et Stewart ont des passés personnels assez lourds, Maddie et Ashley sont elles gâtées par leur naissance, leur famille relativement unie. L’auteur choisit de ne pas se lancer dans une psychologie forcément de bazar. Tout se passe simplement comme si la jeunesse, frappée d’une vacuité insondable, refusait son avenir à travers des situations extrêmes. Celles-ci sont propres peut-être à l’adolescence, mais dépassent celles vécues par les générations précédentes (voir le père, ancien amateur de fêtes reconverti dans les affaires).
Tout est une question de limites, mais surtout de courage et aussi de chance, semble nous dire le roman : certains s’en sortent, et d’autres non… L’héroïne fait partie des happy few qui trouvent la force morale de combattre leur addiction, mal du siècle. Les dernières pages bouleversantes, désespérément objectives pour un lecteur aux émotions balayées, finissent même par éclipser l’idée dérangeante, sous-jacente au fil des pages, que l’argent est un facteur aidant au bonheur (ne serait-ce que pour payer une cure de désintoxication).
Blake Nelson, déjà auteur de Paranoid Park, s’inscrit dans une filiation réaliste et sociale abrupte ; la quatrième de couverture évoque Joyce Carol Oates, John Green, et rajoutons Melvin Burgess avec son superbe Junk. Addiction est un de ces quelques romans à ne pas manquer, et surtout qui ne s’oublient pas.

Présentation par l'éditeur

Maddie, 17 ans, est en cure de désintoxication pour un problème d’alcool, de drogue et de comportement violent. D’abord rétive et solitaire, elle reprend vie quand elle rencontre Stewart, croisé dans le bus qui emmène les patients à la seule sortie autorisée : une séance de cinéma un soir par semaine. Très amoureux l’un de l’autre, les deux jeunes gens se retrouvent vite sur la sellette - toute