Comment ratatiner les méchantes maîtresses ?

Pourquoi « les méchantes maîtresses » seulement ? Le titre un brin sexiste est bien heureusement compensé par quelques images de maîtres, mais ils demeurent rares. Après une double-page de maîtresses aux noms écorchés pour se moquer de leurs « défauts » (par exemple sentir mauvais ou être déprimé), l’ouvrage s’attaque à différents types d’enseignantes, et donc différentes tares. Il y a celle qui crie trop fort, celle qui dit des méchancetés, celle qui parle une langue inconnue, etc.

C’est bien vu, mais j’ai été un peu désorientée par le fait que ces maîtresses arboraient de page en page les attributs d’un être surnaturel : la sorcière, la super-héroïne, l’extra-terrestre... S’agit-il d’un clin d’œil aux autres titres de la série « Comment ratatiner » ? Il est aussi proposé à l’enfant des solutions pour survivre : rater un devoir si on lui met trop la pression, tenir la main à ses copains… Moui.

La fin en pirouette m’a aussi déçue : si l’enfant devient lui-même maître ou maîtresse, il doit évidemment s’attendre à être ratatiné. L’album fera sans aucun doute rire les petits élèves stressés. Mais il véhicule aussi des préjugés très convenus contre les professeurs des écoles. En un temps où justement l’école se cherche en France, j’ai trouvé cette insistance mal venue. Peut-être ai-je besoin d’être ratatinée pour être moins sérieuse…