Constellations

Qui ne s’est jamais demandé, en observant le ciel la nuit, pourquoi telle constellation porte le nom de « Grande Ourse », ou telle autre celui de « Petit Renard » ? Constellations esquisse une réponse en dressant le portrait étoilé de sept des animaux qui peuplent le ciel nocturne. S’inspirant de la série « Les étoiles filantes – constellations » de Jeanne Picq, dans laquelle l’artiste a donné vie à ces animaux à partir du tracé formé par leurs étoiles, ce bestiaire propose un jeu de questions-réponses avec les lecteurs et lectrices. Nous sommes d’abord interpellé·e·s par un court texte de Paul Geai, sur la page de gauche, qui tente de nous faire deviner de quel animal il est question. À droite, une silhouette se devine, dissimulée par une ingénieuse superposition de papiers transparents. Ainsi, la réponse se fait attendre. Elle ne sera révélée que progressivement, par un effet de zoom en avant : d’abord plongé·e·s dans une portion de ciel étoilé sur un papier calque turquoise, les lecteurs et lectrices découvrent, sur le calque blanc suivant, le tracé d’une constellation dont les étoiles s’apparentent à des gouttes d’or. Enfin, l’animal, qui n’était jusqu’alors visible que par transparence, est révélé dans toute sa splendeur, accompagné d’un court texte qui répond à la question initiale. Fort·e·s de ces nouvelles connaissances, les lecteurs et lectrices peuvent ensuite s’amuser à repérer le Bélier, le Grand Chien ou le Cygne sur les contreplats, qui représentent un ciel étoilé, ou sur les doubles-pages qui encadrent le bestiaire et qui montrent les ciels boréal et austral ainsi que les constellations que l’on peut y apercevoir, en été comme en hiver.

Cet album documentaire aborde le sujet des constellations avec beaucoup d’élégance. Les textes, s’ils restent courts et simples, n’en sont pas moins très bien documentés. Mobilisant des éléments d’histoire, de mythologie, de conte ou de légende, ils soulignent le pouvoir d’évocation des animaux à travers les âges et les cultures, et sont complétés par des informations zoologiques et astronomiques intéressantes. La superposition des papiers calque de différentes couleurs apporte une touche d’originalité et de poésie à l’ensemble, tandis que les eaux-fortes de Jeanne Picq, d’une grande finesse, semblent prendre vie devant nos yeux. On sort de ce documentaire avec l’envie d’en apprendre plus et, surtout, de tracer à notre tour les contours d’une baleine ou d’une girafe dans les étoiles une fois la nuit tombée. Un album très fin et d’une grande beauté.