Jacqueline

Jacqueline Ober a vraiment existé, et ce documentaire est tiré de ses souvenirs de guerre. Avec un père officier français et une mère totalement amoureuse, la petite fille a sillonné la France, le Maghreb, et même l’Allemagne, et a vécu la peur au ventre jusqu’en 1945. Doucement, simplement, mais très justement, elle raconte les faits et les émotions le long des bas de page. On y pointe du doigt la complexité de la guerre, celle où le gris des situations prédomine largement sur le noir et blanc.

Les grandes illustrations donnent à voir en tons colorés, mais comme assourdis, le quotidien de Jacqueline. Et quel réalisme derrière les petits personnages de plastique photographiés dans leurs environnements ! Ombres, détails, perspectives… tout contribue à nous plonger dans le passé comme dans un film. A l’heure où l’image domine, cette « photo-fiction historique » très incarnée aura sans aucun doute plus d’impact qu’un documentaire classique.