Juste à côté de moi

Victor et Igor vivent l'un à côté de l'autre, ils sont les meilleurs amis du monde. Les deux ont la même difficulté à se lever le matin – « Le plus dur c'est le réveil. Je glisse hors de la couverture, d'abord un bout de pied puis le reste ». Ils vont à l'école ensemble, sont dans la même classe, parfois ils se font punir en même temps même si ce n'est pas pour la même raison, sont amoureux de la même fille.
Et pourtant tout est différent pour les deux amis : l'un vit avec ses deux parents et ses petits frères, l'autre habite seul avec son père, et c'est une baby sitter qui s'en occupe à la sortie de l'école. Quand Victor pense à Alice, la fille dont il est amoureux, il est « vent et goéland » alors qu'Igor est « plus haut, plus large, plus grand » .
La réaction des deux garçons n'est pas la même non plus à la vue d'une affiche dans la rue, Victor voit son père qui l'a dessinée et qui passe plus de temps au travail qu'avec son fils tandis que pour Igor, cette affiche représentant un plat de pâtes, le met simplement en appétit.

On suit en symétrie les deux histoires des garçons : sur la page de gauche celle de Victor, à droite celle d'Igor. Même si le même décor s'étale sur les deux pages, chaque garçon y a sa place bien séparée.
Les textes de Sigrid Baffert et les illustrations de Julien Billaudeau se relaient pour affiner le portrait des deux enfants. Un travail délicat et élégant pour des questions fascinantes : quelles sont les toutes petites ou plus grandes choses qui font le terreau de la tristesse, de la solitude ou tout simplement de la différence ? Qui est notre meilleur ami dont on ne connaît en fin de compte presque rien ?