La petite boîte

Un long cheval rouge emporte à grand train, un petit roi vers son château. A l’arrière du cheval, une petite boîte bleue du même ton que la cape du roitelet, il est tout sourire, heureux de la question qu’il suscite ? « Mais qu’y a-t-il donc dans cette petite boîte ? » Nous le suivons pas à pas : d’abord le pont-levis, puis le jardin, les escaliers du donjon, sur son trône, à table, dans son immense baignoire avant d’enfiler son pyjama ! Autant de lieux, autant de tableaux scandés par une structure répétitive qui soutient le récit « le roi…(rentre, traverse, fait une pauses)…avec sa petite boîte ». Avec, en écho à la perplexité du lecteur, « Mais qu’y a-t-il donc dans cette petite boite ? », cette question pourrait être posée par un spectateur muet, araignée, fourmi, guêpe ou autre animal minuscule indéterminé qui figure à chaque page. Au terme de cette lente progression, « Ah, le roi ouvre sa petite boîte ! » et surprise… Les petits adoreront cette lente montée vers le lit, l’heure fatale du coucher et aimeront le jeu de mot doudou / rêves tout doux, tout doux, comme une étymologie possible.
Sur un fond uniment ocre et lumineux, le simple dessin au crayon mine d’Eric Battut, apparaît sous les vives couleurs primaires, rouge pour tous les « décors », bleu du roi. Le visage blanc du héros, quelques accessoires apportent du relief. La disproportion entre la taille du roi, petit mais décidé, et le reste du monde, son élan irrésistible et énigmatique dynamisent l’ensemble jusqu’à l’apaisement final « Maintenant, le roi dort... »
Par sa poésie, son humour et sa tendresse, le petit roi deviendra vite un compagnon de rêve et sa petite boîte accueillera facilement les doudous de chacun des lecteurs ou auditeurs.