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Date de publication
Age-cible

L'arbre et le fruit

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 14 ans
: 9782070573288
7.90
euros

L'avis de Ricochet

Grace et William Fairhope semblent former un couple harmonieux. Elle est océanologue, il est notaire, et ils ont deux filles : Jewel l’aînée d’une dizaine d’années et la petite Esther. Mais Grace craque, est hospitalisée en psychiatrie. Elle raconte l’enfer conjugal qu’elle vit depuis toujours, les humiliations verbales et les coups portés, son incapacité à réagir malgré ses deux filles. Elle culpabilise, tourne en rond dans sa tête, se réfugie finalement dans les médicaments qu’un médecin inattentif lui donne.

En parallèle, Jewel nous parle aussi, de son amour pour sa mère, qu’elle n’accuse jamais de faiblesse, de sa crainte envers son père, qu’elle n’accuse pas vraiment non plus, trop petite qu’elle est, et de son envie de protéger sa sœur envers et contre tout. Les années passent, la mère enchaîne les séjours à l’hôpital, perd son emploi, prend du poids sous l’effet de l’alcool et des cachets. Jewel a grandi, elle pratique la boxe pour se défouler, trouve une figure d’homme aimable et fiable en la personne de son entraîneur.

Mais la mère épuisée comment un acte irréparable…

L’écriture précise et directe de Jean-François Chabas convient particulièrement à ce thème douloureux qui ne peut se dire, s’écrire que très pudiquement pour mieux exprimer le sordide. Alterner les points de vue de la mère et de l’enfant offre une approche globale des événements (à l’hôpital pour Grace, à la maison pour Jewel) mais aussi une maturité de lecture pour l’adolescent qui s’empare du livre – parution dans la collection Scripto –.

Mille et une questions se posent, à propos de la façon dont Grace est entrée dans le jeu pervers de son mari, à propos du ressenti ambigu des petites presque obligées de faire confiance à leurs parents. Nous n’en saurons pas trop sur les origines de la situation ni sur la toute petite enfance des filles. L’auteur se lance plutôt sur l’avenir incertain : peut-on se reconstruire et comment ? Chacun trouve sa voie, dramatique ou heureuse. Mais tout reste possible, en note d’espoir derrière l’angoisse et les larmes. Un magnifique et effrayant roman sur l’intime et ses dérives, qui doivent beaucoup à l’expérience personnelle de l’auteur.

« Mais est-ce que William n’agit pas de la même manière, lui qui fait bonne figure devant les gens, qui va jusqu’à s’enquérir mielleusement de notre bien-être, aux filles et à moi, quand quelqu’un nous regarde, et qui réserve sa violence et sa haine pour le cercle clos de la famille ? » (p. 56, la mère, Grace)

« On voudrait faire table rase, mais on ne peut accorder son pardon à quelqu’un qui ne le demande pas. Et surtout, on ne peut le faire pour le mal qu’il a fait aux autres. Il y a des gens dont il faut juste s’éloigner. » (p. 124, la fille, Jewel)

Présentation par l'éditeur

1980, Portland, Oregon.



Jewel ne comprend pas. Où est passée Maman? Devra-t-elle rester avec Papa, maintenant? Cette perspective lui fait peur. Mais il ne faut pas qu'Esther le sente. C'est sa petite soeur, elle doit la protéger. En fait, Maman est à l'hôpital psychiatrique. Parce que Papa lui fait du mal. Parce que Papa les terrorise. En grandissant, Jewel comprend peu à peu que si son père

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