Oummi Sissi et le chat

Sur sa branche et l’œil narquois, ce chat a bien l’air de fomenter un mauvais coup. D’où vient donc cette jeune femme, Oummi Sissi ? Qu’y-a-t-il dans le plat qu’elle porte précautionneusement ?

La réponse est dans l’introduction du conte : elle apporte le lait de sa chèvre, qu’elle trait tous les jours.

Dans cette collection pour tout jeunes enfants, l’illustration reprend l’ensemble des éléments, et ici on est dans un Orient fantaisiste et décoratif. Pendant la brève absence d’Oummi Sissi, le chat de la couverture, Bissi, se saisit ouvertement du bol et boit le lait. Colère d’Oummi Sissi qui lui tranche la queue.

La situation posée, le récit est porté par le dialogue entre Bissi et ses interlocuteurs puisqu’il va tout faire pour récupérer sa queue : Oummi Sissi lui rendra sa queue si (et seulement si) Bissi lui rend son lait.

Impossible, évidemment. Sauf dans les contes de randonnée par accumulation où le récit remonte à la source de l’obstacle en reprenant à chaque fois les étapes précédentes : la chèvre envoie Bissi chercher de l’herbe dans le pré ; il ira ensuite à la fontaine asséchée, à l’arbre dépouillé, et auprès des oiseaux. Cette structure répétitive qui associe mémorisation par épisodes et langage, est bien sûr très riche pour les jeunes enfants. 

Entre la verve de Praline Gay-Para, et la vivacité de l’illustration de Rémi Saillard, les enfants qui écoutent et les adultes qui racontent s’amusent beaucoup.