Pauvres Dragons

Dérision et déconstruction sont les caractéristiques de ce très réjouissant anti-conte de Gudule et Salamone. Gaëtan de Blanchenouille, vaillant prince, doit à son rang de délivrer la princesse détenue par un dragon à mille têtes. Cet exploit accompli, pour délivrer une autre princesse, son devoir lui impose d’affronter un dragon encore plus gros qui lui pose une énigme tellement simplette qu’elle en est suspecte ! Fort de ces deux exploits, le prince, valeureux mais fatigué, arrive à son château où l’affaire se complique : toutes les conquêtes du prince, princesses libérées se disputent comme des harpies, au grand désespoir de la légitime fiancée. Il reste donc au prince à régler cette affaire domestique et la chute est aussi drôle que les illustrations débridées, « gribouillées », jubilatoires qui accompagnent un langage familier, et peu princier. Un récit bien construit, nourri par des personnages caricaturaux, dynamiques et vivants, une énergie de bande dessinée… un album à recommander chaudement aux jeunes princes combatifs et aux princesses des temps modernes.