Quelque chose est tombé ?

Quelque chose est tombé… Quoi ? Une cerise !

Toute ronde, d’un rouge très vif dans l’herbe verte, peut-être que le jeune lecteur sera intrigué par un minuscule point noir posé dessus ? La narratrice guide son regard et l’invite à poursuivre… Du point noir, page suivante, émerge un ver bien vert.

« Le ver s’en va », « la cerise est pourrie ». Commentaire laconique et brièveté des phrases accompagnent le jeu qui s’installe entre la voix du texte et les gestes attendus de l’enfant, en interaction, sentir, toucher, tourner la page.

Fin du premier acte, la narratrice détourne l’attention du lecteur. On abandonne la cerise pourrie pour quelque chose d’autre, un pissenlit.

De proche en proche, au ras du sol, l’autrice initie une découverte du milieu, et du temps qui passe. Le pissenlit se transforme en fleur qui se disperse en aigrettes qui nécessitent un bon « nettoyage » de la page, comme le requiert l’autrice !

Après l’été, l’automne, le panorama s’élargit, un arbre se dégarnit au-dessus du pissenlit esseulé et sous terre… 

Sous ce petit format carré cartonné si bien adapté aux tout-petits, Elena Baboni leur offre un album bien séduisant. Elle allie simplicité des formes, interactions autrice/lecteur et éducation à l’environnement. Ce livre renferme l’essentiel de ce qu’apprend un enfant lorsqu’il aborde l’écrit, un langage graphique singulier, une voix qui parle à chacun et un contenu pour l’initier à la découverte du monde.