Rikimini est tout petit, si petit que ses camarades de classe se moquent de lui et le mettent de côté. Pour combler sa solitude et trouver un ami, il part tous les jours dans la forêt avec sa scie, son bonnet rouge, ses moufles et sa grande écharpe autour du cou. C'est là qu'il rencontre, au lendemain d'un gros coup de vent, le grand doudours tout doux, tout roux qui va devenir son ami et son confident. Un jour de vacances, une bande d'enfants tombe sur Rikimini et son copain. Ils découvrent tous les jeux extraordinaires inventés par le petit garçon solitaire. Ils se joignent à lui et passent, tous ensemble, la plus merveilleuse des journées.

Rien de bien nouveau dans la thématique de l'enfant qui s'invente un copain pour combler sa solitude (on pense évidemment à Calvin et Hobbes). Toute la qualité du livre tient dans le traitement ; Marie-Sabine Roger,dans un texte plein de nuance et de poésie, fait naviguer le lecteur entre imaginaire et réalité. Les illustrations d'Alexandra Huard complètent admirablement le récit ; la grande forêt du texte est en fait le parc public, le doudours un grand tas de feuille mortes. Les couleurs d'automne entre brun, gris et rose permettent de montrer clairement le statut de héros de Rikimini chapeauté de rouge. Et d'ailleurs on ne s'y trompe pas puisque la comptine du début « Rikimini n'a pas d'amis! Rikimini est rikiki! » se transforme à la fin du livre en « Rikimini a plein d'amis! Rikimini est un génie! ».

Voilà un album d'une grande douceur et résolument optimiste.

Valérie Meylan

Présentation par l'éditeur

Rikimini était un enfant petit, tout petit, et tout rikiki. «Rikimini n'a pas d'amis, Rikimini est rikiki», chantaient, cruels, ses camarades de classe.
Mais Rikimini ne pouvait se résoudre à rester seul. Et, pour se trouver un ami, passait des journées entières dans la forêt qui s'étend là-bas, juste après la boulangerie. Même un ami tout petit lui aurait suffi, à Rikimini, même un simple doudou de laine.
Et puis un jour d'automne, près de son banc, voilà qu'un ami l'attendait, doux et chaud : un gros doudours, qui se contentait de l'écouter et ne le quittait pas des yeux. Chaque jour passé en sa compagnie, le doudours était un peu plus gros. Si gros, si fort et si gentil que Rikimini devint bientôt la coqueluche de tous ceux qui jusqu'alors l'avaient rejeté.
Depuis, la chanson qui l'accompagne a changé, changé pour de bon : «Rikimini a plein d'amis ! Rikimini est un génie !»

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