Tom et moi

Où est Tom, le chien de la maison ? Le narrateur s’inquiète. Il utilise des phrases courtes, celles du monologue intérieur. Un étonnement d’abord, puis un malaise, une fébrilité traduite par l’examen systématique de la maison. Le canapé, la salle de bain. On voit ses évolutions, l’illustration se déplace avec l’enfant et pivote d’un coup, on croise son regard sous le canapé, on le suit à la porte de la chambre des parents, lieu interdit.

L’illustration dans sa technique aquarellée, floue au sein des pages blanches, saisit les émotions de l’enfant. « Quand je suis né, Tom était là », un œil noir dans les premières pages imprime l’attachement que l’on comprend et l’angoisse monte. La rue, l’égratignure, les larmes… la laisse qui pend, inerte !

Nadine Brun-Cosme laisse la parole aux peurs de l’enfant et, avec la nuit, pointe l'angoisse de la mort. Petit à petit, le garçonnet accumule des objets qui évoquent l’animal ; tombeau, secret – peut-être est-il mort ? – ou autel pour le faire revenir ? Raisonnablement, l’enfant se dit qu’il faut vivre sans et l’autrice nous le montre pas à pas : rejouer avec son copain Arthur, vivre sans toujours penser à son chien. « Peu à peu, très doucement, il n’y a plus Tom ».

Le récit ne peut pas s’arrêter là...

Une très belle histoire, toute simple et forte où s’expriment les émotions fondamentales – amitié, peur de la mort, sentiment du temps qui passe, douleur et trop plein de joie – dans une écriture et une illustration sobres qui toucheront jeunes ou moins jeunes lecteurs.