Un bout du monde de Célia Garino fait immanquablement penser à Vers les lueurs de Juliette Adam (Flammarion, 2024). Entre eux, quelques mois de différence... et la même histoire. Si on suppose juste que les deux autrices ne se sont pas entendues, et que le roman est un reflet de la société, c'est dire si la question de l'enfance brinquebalée est d'actualité. Soit le narrateur Kelvin, 15 ans de rage et de je-m'en-foutisme pour se protéger, finit par atterrir à la campagne, dans le home de la chaleureuse Sonja. Il y côtoie Lola fille-mère, Jezebel jolie muette, la petite Alicia et Yacine, autiste. Peu à peu, le jeune homme va être piqué de curiosité pour sa nouvelle famille, intéressé par le travail à la ferme du voisin Florian. Il s'apprivoise et trouve sa voie. L'histoire est belle mais parsemée de morceaux de cruauté pure à vous faire regretter de faire partie du genre humain. Tout en grâce fragile derrière les dialogues vivants et adolescents, l'ouvrage m'a davantage séduite que l'autre, ne prétendant pas à des rebondissements ou des personnages sophistiqués, se contentant juste du temps qui passe et fait les choses.

Sophie Pilaire

Présentation par l'éditeur

« Moi, mon avenir, j’lui ai dit merde. »

« Moi, mon avenir, j’lui ai dit merde. »

Kelvin, 15 ans, déteste la vie et le reste.
C’est avec trois t-shirts dans son sac à dos (et parce qu’il a foutu le feu au reste de ses affaires) qu’il part du dernier foyer où il vivait. Lui qui ne voulait qu’une chose, qu’on l’oublie et qu’on lui fiche la paix, le voilà servi… Dans la voiture qui file sur les petites routes de campagne, l’adolescent rumine. Là où on l’envoie, son unique et dernière chance, c’est littéralement le « Bout du Monde », et un foyer qui a un nom d’impasse, ça ne peut rien augurer de bon.

Rien, vraiment ?

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