Un deux trois

A chaque printemps, Volpetto, le petit renard au nez pointu, retrouve son ami Lino, le loir, à la fin de l’hibernation. Le retrouver après la petite mort de l’hiver est une vraie joie. Mais cette année-là, pendant l’hiver, Volpetto s’est fait un nouveau compagnon de jeu, Basile, un blaireautin. Cette situation nouvelle trouble fort Volpetto : comment Lino va-t-il accepter le « troisième » ?

Giorgio Volpe décrit finement le dilemme. Un troisième larron présente un risque : ne pas être accepté ou, pire encore, être « préféré ». Le récit explore les émotions de Volpetto et nous invite à partager son tourment. Lorsqu’il est avec Lino, il pense à Basile et vice versa lorsqu’il est avec Basile. Des amis si forts ressentent le malaise et le pot aux roses va vite être découvert.

Les animaux sont très élégamment dessinés et mis en scène par Paolo Proietti. On éprouve la douceur des fourrures et la vivacité des jeunes animaux, tout comme l’exubérance de la nature printanière. Dans ce décor animalier, les émotions, les sentiments éprouvés prennent du relief et l’anthropomorphisme est mis à profit pour favoriser l’identification. Les jeunes lecteurs connaissent bien la jalousie, l’envie. L’issue heureuse de cette fable peut servir d’exemple ou du moins permet d’entrevoir le dépassement des rivalités grâce à l’idée simple que la multiplicité et la diversité des liens nous enrichissent. L’amitié naît dans la différence et chacun a le cœur assez grand pour s’accorder à d’autres que lui.