À vivre avec

S'appeler Victoire ressemble à un mauvais gag pour cette jeune femme, dont le quotidien s'apparente à une galère depuis la mort de son meilleur ami. Ni la thérapie, ni le soutien de ses proches n’améliorent les maux (anxiété sociale, mutisme, crises d'angoisse) dont souffre Victoire. Malgré cela, elle s'inscrit à la faculté de droit. Ce qui signifie vivre seule à Paris, prendre le métro et se mêler à une foule d'étudiants inconnus. Sa volonté de réussir vole en éclat au moment d'y aller. Si le premier jour s'apparente à un échec, il est suivi d'autres, meilleurs, qui laissent entrevoir l'esquisse d'un sourire, l'espoir d'une vie plus douce. Mais rien n'est jamais gagné et le chemin reste, franchement, plutôt compliqué.

Un roman sensible qui décrit bien la souffrance mentale et les difficultés d'en sortir d'une jeune femme traumatisée par un deuil. Enfermée dans son mutisme, incapable de laisser le passé au passé, l'héroïne de ce récit semble coincée dans un monde rempli d'angoisses et de peur. Seul son doudou semble l'apaiser et lui apporter du réconfort. Si difficile qu'elle soit, son entrée à la faculté lui donne l'occasion de rencontrer deux jeunes hommes, cabossés eux aussi par les aléas de la vie. Un récit initiatique qui ressemble à du vécu (?), aussi éprouvant qu'émouvant.