Henri ne veut pas aller au centre de loisirs

Comme le titre l'annonce, Henri n'a pas envie d'aller au centre de loisirs. Il a de la chance, avec cinq tontons aux métiers passionnants prêts à l'accueillir sur leur lieu de travail ! Le premier jour, Henri accompagne les sapeurs-pompiers. Sauver des chats coincés dans les arbres, bof. Le deuxième jour, Henri laboure un champ. Mouais. Le troisième jour, il conduit un métro. C'est long. Le quatrième jour, il ne quitte pas son casque de chantier. Et ressort avec un bon mal de crâne. Alors, le cinquième jour, il décide de ne pas rendre visite à son oncle gardien de musée, et accepte de se rendre au centre de loisirs. La journée est dense, même un peu violente, mais pas si mauvaise. Henri veut revenir le lendemain. Oui, mais...

Les humeurs d'Henri, enfant charmant un brin gâté, se ponctuent de ritournelles à rire (« Le centre de loisirs, c'est nul. ») et s'agrémentent de jouets camions, trains, etc, qui sont la façon de voir le monde de ce petit encore tout tendre. De fait, le monde du travail n'est évidemment pas encore pour lui, et on devine ses futures crises de vocation. Cependant, c'est encore avec hésitation que ce solitaire au fort caractère finit par rentrer dans le rang de ses camarades.
L'espièglerie du texte (dans une toute petite typographie baveuse) se marie originalement avec les illustrations au crayon de couleur, d'une rondeur simpliste mais parfaitement expressive. En tant qu'adulte, on croyait ouvrir un album sur les caprices d'un enfant, et on se retrouve avec une découverte des métiers, avant une pirouette finale d'une ironie mordante. Allez Henri, console-toi, le monde est encore à croquer à belles dents – de même que le génial déguisement tomate du centre de loisirs...