L'anniversaire du 28 octobre 1962

Gil Ben Aych est né le 28 octobre 1948. Ses quatorze ans sont, à ses yeux mais aussi à ceux de sa mère, une Juive généreuse et pleine d’amour, précieux. Un excellent repas se prépare, les cadeaux sont emballés… Seulement voilà, l’oncle communiste de Gil pense qu’il va falloir tout annuler : c’est la crise cubaine, et Kennedy s’oppose fermement à Castro et Khrouchtchev. Le jeune homme fait contre mauvaise fortune bon cœur, et en profite pour extorquer un secret à sa mère : pourquoi le surnomme-t-on Gil, alors que sa carte d’identité indique Simon, et même Simon-Paul ?

L’auteur, qui s’invite dans un joli et proustien chapitre final pour l’anniversaire de ses… soixante-trois ans, brosse ici un tendre et chaleureux portrait de famille comme il en a l’habitude. La narration est évidemment assumée par le jeune Gil, fin observateur de sa grande parentèle, et le récit se découpe en courtes tranches temporelles autour du 28 octobre. Le long petit-déjeuner mère/fils autour de la radio donne un aperçu historique assez complet : crise à Cuba, oui, mais aussi référendum pour l’élection du Président français au suffrage universel – avec un premier ultimatum gaullien. On cherche le drame intime, notamment à propos de ce prénom, mais il ne viendra pas. L’enfance et l’adolescence de Gil ont été heureuses, colorées entre judaïsme et communisme, et il souhaite simplement nous transmettre cette joie de vivre. Le sourire du beau garçon de la couverture est la meilleure des invitations à découvrir la famille Ben Aych…