Bal de Givre à New York

Anna Clamarond ne se rappelle pas les circonstances de son accident dans les rues de New York. A son réveil, elle voit un très séduisant jeune homme vêtu de blanc l’aider à se relever, prendre soin d’elle avant de repartir dans une limousine blanche aussi. Anna a rencontré Wynter Seth-Smith, le fils de la famille la plus riche et la plus influente de la ville. Elle en tombe aussitôt amoureuse. Anna vit seule, dans une belle maison construite par son père, l’architecte Cyrius Claramond. Jacob, son majordome, prend soin d’elle. Elle a peu de souvenirs de son enfance, de ses parents, disparus dans des circonstances non élucidées.
Quelques jours après, Anna est invitée au Bal de Givre que donnent les Seth-Smith, et qui est l’un des événements majeurs de la saison mondaine. Après bien des hésitations, Anna accepte l’invitation. Wynter l’attend, lui fait une cour ardente, la presse de venir s’installer dans la tour familiale. Anna est partagée entre des désirs contradictoires, céder à Wynter, rentrer chez elle. Elle voudrait aussi comprendre les signes mystérieux qui l’entourent : les vers qu’elle lit dans la ville, semés comme des menaces ou des mises en garde, la vieille clocharde qui veut lui révéler son avenir, le petit garçon qu’elle croise parfois à Central Park, et puis Le Masque, ce personnage étrange, qui enlève des jeunes filles. Anna a l’impression de flotter et de ne pas maîtriser sa vie …
C’est exactement la sensation que le lecteur ressent quand il entre dans le nouveau roman de Fabrice Colin. Ce Bal de Givre a New York est un faux conte de fée installé dans un univers urbain, mais presque feutré. Dès le premier chapitre, on s’immerge dans un monde flottant, qui sera comme un décor factice. Un monde dominé par le blanc, le blanc du dehors et celui du dedans. Mais l’on accepte de flotter parce que l’on sait que F. Colin nous emmène quelque part. On accompagne Anna dans ses errances et on ne la lâche plus. Et lorsque l’on arrive à la révélation finale, qu’il ne faut surtout pas dévoiler, on se plaît à retrouver les indices que ce diable d’auteur a semés au fil du récit.