Émerveillements

Le héros de Sandrine Kao est une sorte de petit lapin, ou un rongeur non identifié, qui mange des glands pendant son hibernation. Au printemps, il émerge doucement. Il se fait des copains, tente de faire pousser une graine, apprend la tristesse, le ridicule et la persévérance. Il grandit le temps du beau temps, avant de repenser à un nouvel hiver bien au chaud.

Le format tout en longueur invite à des simples et limpides paysages de type japonisant : un beau ciel bleu parcouru de volutes de nuages, un volcan rappelant le mont Fuji, des cerisiers en fleurs… Les personnages m’ont eux fait penser au style de Malika Doray, sachant instiller la tendresse par leur rondeur, touchant immédiatement les émotions des tout-petits. Mais il y a aussi de la philosophie, une forme de sagesse dans les courtes scènes (la double-page) proposées par Sandrine Kao. Le texte, plus long qu’un haïku, en possède pourtant toute la force : on peut réfléchir longtemps à la moindre situation ou à son commentaire fulgurant ! A déguster au soleil, adulte et enfant dans les bras l’un de l’autre.

« Recherche-t-on la lumière ou préfère-t-on rester dans l’ombre ?
Quand il y a de l’ombre, le soleil brille dans le ciel. »