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Date de publication
Age-cible

Ullambana

Bande dessinée
à partir de 11 ans
92 pages
: 9782491277499
11.00
euros

L'avis de Ricochet

Ce tout petit album nous emmène quelque 20 ans dans le futur. Le 15 juillet 2041 à Tokyo, une mère intime à sa fille de se préparer pour l’Ullambana, la fête qui célèbre les morts. La jeune fille, récalcitrante car elle n’aime pas la foule, va tout de même sortir. S’extirpant de la masse des gens, elle trouve refuge vers une statue de la divinité-renard Inari, à l’instar du fantôme d’une jeune femme. La morte et la vivante se font face, mais la peur n’a pas sa place ici. Aucune des deux n’aime la foule mais la chaleur humaine manque à la défunte, elle qui est partie dans la solitude de son isolement forcé. Une fois la surprise de cette rencontre passée, la vivante prend la main de la morte et l’entraine vers les festivités, car c’est bien elle et les siens que l’on célèbre ce jour-là.

Le texte de cet album – en français et japonais – est clairsemé, laissant la majorité de la page, et de la narration, aux magnifiques illustrations en noir et blanc de Kistuneko Nagata. Ces illustrations jouent habilement sur le contraste du noir et blanc et sur l’utilisation de la symétrie des images en positif/négatif pour représenter le miroir entre le monde des morts et celui des les vivants, notamment lors du Nishimonai Bon Odori, danse traditionnelle durant laquelle les danseurs portent des Hikosa Zukin, des voiles noirs couvrant leur visage et des Amigasa, chapeaux de paille semi-circulaires, pour évoquer les ancêtres et leur faire honneur.

L’autrice-illustratrice porte également un grand soin à la représentation des mains, symbole fort du lien retrouvé après la pandémie. Les références au coronavirus sont claires mais amenées de manière esthétique ; le virus est représenté comme de petites taches d’encre qui deviennent de plus en plus éparse, comme pour signifier la fin projetée de la pandémie. La phrase prononcée par la mère à la toute fin de l’album respire l’espoir : « Mais c’est vrai que je n’ai plus rien à craindre, ce cauchemar est enfin fini ! »

Voilà un magnifique petit ouvrage qui nous entraîne dans une ancienne tradition japonaise, tout en abordant l’après-pandémie dans le respect de celles et ceux qui y ont laissé la vie. Une belle découverte !

Présentation par l'éditeur

Eté 2041, Tokyo. 20 ans après la pandémie. Ullambana, des festivités où les vivants célèbrent les morts et où les morts célèbrent les vivants, pour avancer et profiter de la vie. Les sons bruissent, les tambours cognent; les paroles deviennent des objets précieux. Des visages, des corps, des absences. Un dessin au trait, ciselé. Les images de Mlle Nagata nous prennent la main doucement