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Date de publication
Age-cible

Sucrer les fraises

Sélection des rédacteurs
Album
à partir de 6 ans
: 9782930941554
14.90
euros

L'avis de Ricochet

Sucrer les fraises livre avec pudeur une galerie de portraits intimes d'hommes et de femmes, résidents anonymes d’une maison de retraite. Leurs journées s’effacent dans la répétition d’activités anodines, entre conversations fragmentées et bribes de souvenirs. Le temps s’étire, marqué par la lenteur et l’attente, tandis que leurs paroles trahissent l’absence des proches, le besoin de réconfort et la nostalgie d’une liberté révolue. Chaque instant devient une réminiscence d’un passé où l’on cueillait des fraises, préparait des confitures et savourait des moments partagés.

Le titre joue subtilement sur l’expression populaire « sucrer les fraises », évoquant à la fois un acte gourmand et les tremblements involontaires de la vieillesse. L’album offre une profonde réflexion sur le grand âge, la sénilité et la fragilité de ces vies suspendues. Dans un univers où le temps devient flou, chaque témoignage résonne comme un écho, tour à tour léger ou tragique, de la mélancolie de l’existence. Le quotidien des pensionnaires est dépeint sans fard, révélant la solitude, la perte de repères et l’errance mentale. Ancienne psychologue, Odile Hennebert saisit avec délicatesse les non-dits et les gestes familiers des personnes âgées.

D’une sobriété déconcertante, les phrases, courtes et incisives, épousent les pensées vacillantes des personnages. À cet égard, la narration à la troisième personne permet de relater les événements sans jugement.

Les illustrations épurées, en décalage avec les mots, apportent un second niveau de lecture. Parsemées d’éclats de rouge, elles célèbrent les fraises, omniprésentes, comme un fil rouge métaphorique de la vie. Cinq scènes muettes retracent les moments clés d’une femme au pied d’un arbre, symbole du passage du temps. La blancheur des pages accentue le vide et le silence qui enveloppent ce séjour particulier. L’absence de traits sur les visages confère une dimension universelle, invitant chacun à projeter ses propres émotions.

Dans ce poignant hommage à nos aînés, la vieille dame, gardienne des chansons de Rina Ketty, pourrait fredonner « J’attendrai […] le temps passe et court », une invitation à méditer sur la fragilité humaine.

Présentation par l'éditeur

Quelques portraits brossés « sur le vif » de personnes résidant en maison de repos. Des hommes et des femmes anonymes. Les bribes de conversations et instants volés font apparaître en filigrane des vies « suspendues », la lenteur du temps qui passe, le manque de temps et de disponibilité des personnes actives, la nostalgie du temps passé, le souhait d’indépendance, le sentiment d’oubli et d