La fille de braises et de ronces

Elisa est princesse d’Orovalle, mais aussi détentrice, incrustée dans son nombril, d’une Pierre Sacrée qui l’appelle à un haut Destin plus ou moins mystérieux. Son père la donne en mariage au roi de Joya d’Arena. Pour la jeune fille, c’est le drame : obèse, elle n’a aucune confiance en elle et n’est pas sûre de pouvoir assumer son rôle. Ce sont les événements, une guerre contre le pays D’Invierne, qui vont décider de son sort. Kidnappée par des habitants du désert que le roi de Joya d’Arena néglige, Elisa va se découvrir éprise de justice, meneuse d’hommes et brillante stratège.
Ce premier tome d’une trilogie d’heroic fantasy avait pour lui son héroïne et narratrice atypique, laide et passive (on remarquera au passage que même un univers imaginaire plébiscite la minceur…). Qu’elle passe d’une attitude attentiste à un comportement digne de son rang fait partie de l’histoire, et son désarroi face à ce qui l’attend est souvent touchant. Mais la faire maigrir, la rendre attirante au fur et à mesure qu’elle se révèle n’était peut-être pas obligé, d’autant plus qu’elle avait trouvé un amoureux capable de voir plus loin que son physique… Passé cet aspect trop attendu pour ne pas être décevant, l’intrigue plaira par sa relative absence de combats et batailles, alors même qu’il s’agit d’une guerre : tout passe par des complots déjoués, des tactiques machiavéliques et des coups de bluff désespérés au cours desquels l’intelligence supérieure de l’héroïne peut s’exprimer. Dommage, donc, que le roman n’ait pas suivi son originalité rafraîchissante de départ.