La maison des farfelus

« Voici la belle et grande maison des Farfelus. Il est dix-sept heures quinze. »

Belles, ses couleurs jaune, rouge, bleu, vert, ses nombreuses fenêtres arrondies ouvertes sur le monde par d’étranges yeux et grande, avec ses quatre niveaux au milieu d’une végétation foisonnante, semble accueillante. On peut pousser la porte et faire la connaissance des occupants. Tous vont répondre au qualificatif de Farfelus. L’histoire de Mikolaj Pa est structurée par appartement, avec les différents portraits en mouvement des habitants.

Ainsi au numéro un, Souriz semble très distrait. A la recherche de son chapeau, on parcourt le logement. La mise en page de Gosia Herba est tout à fait drôle puisqu’elle juxtapose avec une même taille, de petites vignettes, le lit et la cafetière, le tableau et le tapis, où le personnage joue à cache-cache tantôt dessus, tantôt dessous, derrière…

Chaque occupant présente une particularité somptueusement illustrée. Le jeune Bonobo (appartement deux) donne la recette de l’orange-outan aux graines de pavot. Le chat Mistigri lorgne du coin de l’œil les oiseaux en prétextant son intérêt pour leur chant. Tous plus élégants les uns que les autres, les sons et les couleurs se répondent et leur exubérance est à l’image des plantes qu’affectionne Panthère dans un autre appartement.

Tous différents dans leurs qualités, les résidents partagent un grain de folie et de créativité. La famille Arachné en est un bel exemple : tous jouent d’un instrument de musique, farfelu lui aussi, et on apprécie les jeux de mots « l’accornemuse » mélange d’accordéon et de cornemuse, la trithare, guitare ou cithare à trois corps….

De la bonne nourriture, de la musique, la chorégraphie de Chiro, pourquoi tout cela ? Pour le plaisir partagé de la fête, « à dix-huit heures, comme chaque semaine », sur la terrasse.

Un album qui tient les promesses de son titre. Les Farfelus nous entraînent dans un voyage joyeux et tonique, on prend plaisir dans fantaisie graphique et narrative.