La ronde des mois

Troisième titre de la collection Coquelicot, aux éditions MeMo, après Les joies du logis et La saga des petits radis, Françoise Morvan décline « la ronde des mois ». Dans la plus pure tradition de la poésie enfantine, un style alerte et gai, entraîne le lecteur – ou l’auditeur – dans la ronde du temps qui passe et repasse. Le dernier poème sans fin, à composer en rond, malicieux amusement, en témoigne. Cette filiation revendiquée avec la comptine et autres bouts rimés nous entraîne dans un univers joyeux de tercets, quatrains, majoritairement en heptasyllabes.
Chaque mois est caractérisé selon la tradition, novembre, tellement gris ; avril facétieux ; juin royal ; octobre qui revêt sa « houppelande rousse » ; la « grosse panse de Mardi gras ». La présence de mots rares, éveille une atmosphère raffinée, de bonne compagnie. Tous lèvent dans nos imaginaires les échos poétiques de « mars qui rit malgré les averses » de Théophile Gautier ou d’« hiver vous n’êtes qu’un vilain » de Charles d’Orléans. Ainsi l’auteure s’amuse et nous amuse, elle nous promène en poésie et engage dans cette culture, ce patrimoine littéraire, les jeunes lecteurs qui goûteront aussi les images de Julia Woignier. Personnifiés les mois courent les uns derrière les autres. Chapeautés de feuilles, de nuages ou de fleurs, ils contribuent au dynamisme général et égayent avec espièglerie les propos de l’auteure.

Une belle convergence entre textes et images au profit de la défense et illustration d’un genre poétique souvent minoré, la poésie d’enfance.