Le vilain Gredin

Un matin, Lapinou n’est plus dans son lit. Par une lettre, il informe ses parents qu’il a fugué et rejoint ses amis, les Lapins de l’Enfer. Renommé « le vilain gredin », Lapinou fait les quatre cent coups. Ses parents n’ont plus qu’à pleurer sa disparition. Et peut-être fouiller un peu mieux sous son oreiller…
Le duo Jeanne Willis – Tony Ross continue à faire des étincelles. La plume habile en trouvailles et en pirouettes de la dame s’allie avec bonheur au trait expressif et si reconnaissable de l’illustrateur. Dans une harmonie parfaite, le dessin reste en accord avec le texte, qu’il complète par son humour et sa fantaisie. Les habitudes de l’animal lapin sont utilisées, détournées dans un anthropomorphisme très « punk » en compagnie des Lapins de l’Enfer, d’un classicisme désuet avec les parents et la famille. Mais toujours les bêtises de Lapinou-Vilain Gredin restent dans les limites de la jeunesse turbulente, ce qui permet à l’album d’être lu aussi bien par les plus petits enthousiasmés que par les grands attendris. La vision duale du monde qu’il offre, l’opposition entre un monde de l’enfance surprotégé et une vie adulte faite de dangers n’est pas très lointaine de celle de Colin Coton, petite souris qui gagnait son émancipation dans un album de 2007. Nous ne dévoilerons pas la fin de l’histoire, qui fait toute la saveur de l’album. Contentons-nous de dire qu’elle rassurera les cancres sur leur avenir : avec un peu d’imagination, ils pourront toujours devenir écrivains !