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Date de publication
Age-cible

Les tireurs sportifs

Nathalie Bontemps
Poésie
à partir de 11 ans
: 9782919511334
9.00
euros

L'avis de Ricochet

Drôles de sportifs que ces tireurs qui pulvérisent le quotidien dans ce poème de Golan Haji. Entraînés sûrement, puisque chaque épisode ajoute son lot d’exactions où ne sont nommées que les victimes. Eux, les tireurs, Golan Haji les désigne : ils sont « ils », les brutes sans limites qui détruisent, piétinent, brisent et tuent ; tous ne sont pas d’élite pourtant, mais ils s’entraînent, quotidiennement, et chaque page énumère leurs crimes.

Mais les mots de Golan Haji témoignent sans concession. Le poète kurde les aligne comme des preuves, ils font preuve, car ils énoncent froidement, sans fioritures ni artifices stylistiques, une réalité que nous lecteurs ne voyons pas, ne vivons pas. Et ce faisant, le poète dénonce, et dresse les mots pour en faire un tableau de l’horreur, pour qu’on ne l’oublie pas.

Chaque page de ce poème-là fige une vague, qui fait naître d’autres vagues. Ces mots qui disent la violence la figurent, ainsi assemblés. Au-delà de l’image née du verbe, grâce à la plume et à l’encre de Thomas Azuélos, « ils » nous deviennent visibles : en foule, avec leurs poings serrés comme des massues, et leurs proies aussi, au détour d’une fenêtre, par-dessus un balcon, à moins que le peintre ne les évoque par leur effacement soudain, demi-silhouette tranchée par le fil d’encre qui suggère ce qu’il advient d’eux.

Les tireurs sportifs par son déroulement poétique, mais implacable, et une mise en images de l’épouvante, invite le lecteur à la prise de conscience : la langue, les mots, la poésie comme la peinture peuvent aussi être les armes de ceux qui ne se résignent pas.

Présentation par l'éditeur

Les tireurs sportifs est un long poème écrit par Golan Haji dans les premières années de la révolte syrienne, après 2011.

Les vers s’égènent, chapelet d’observations minutieuses du quotidien, de scènes, d’images, d’instants vécus qui nous plongent dans un monde en lutte, un monde en guerre. L’écriture n’est jamais sinistre, jamais obscène, elle donne seulement à voir et à entendre par le

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