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Date de publication
Age-cible

Memento mori

Sélection des rédacteurs
Album
à partir de 6 ans
: 9782812621468
15.50
euros

L'avis de Ricochet

Memento mori, « Souviens-toi que tu es mortel ». Les enfants très tôt se posent la question de la mort. Dans cet album de Conce Codina et Aurore Petit, un dialogue serré entre une mère et son fils aborde avec franchise cette affirmation mais aussi avec l’humour, la distance que permet l’illustration.

A la sortie de l’école, dans une ambiance banale d’enfants dans les bras du père ou de jeux d’après-classe, le petit garçon attaque : « Maman, dis-moi, qu’est-ce qui peut mourir ? ». Et la mère fait une réponse générale sur la mort, le feu, le soleil, qui élude un peu la question, même si considérer que l’amour et l’amitié peuvent mourir est dérangeant. En traversant le parc, il persiste : « [e]st-ce que tout ce qui vit meurt ? », et la mère répond encore de façon générale. A la troisième reprise, alors que la mère précédait le fils, ils se regardent à présent face à face et là, devant les vitrines animées des commerces, devant le landau d’un bébé, les yeux dans le yeux, à la question « qui meurt ? », la maman répond : « [l]es humains ».

La conversation prend un tour nouveau, puisqu’elle va se focaliser sur la mort des humains avec une dimension humoristique cachée. Dans la librairie du Passage, bien nommée, la maman invoque la mort des héros de contes représentés dans l’arrière-plan illustré : le Petit Chaperon rouge, Bambi (sans sa maman), Dracula et même Marie-Antoinette dont la tête tombe ! Sur le même registre burlesque, pour montrer qu’il y a plus de morts que de vivants depuis le début des temps, dans la vitrine, on voit un mammouth, Mozart au piano, un diplodocus, Marie Curie et d’autres vivants anciennement glorieux….

Troisième temps de cette réflexion sur la mort, que devient-on après ? S’engage alors un échange sur la disparition, ce qui reste malgré l’absence, l’alternance entre la vie et la mort, à cache-cache. Le visage attentif de la maman, les mouvements des personnages disparus mais présents dans nos souvenirs soutiennent la discussion avec l’enfant. Dans le discours, alors que Maman cuisine les mains dans la farine ou qu’elle est assise le chat sur les genoux, on sent l’extrême tension et la puissance de cette discussion qui avance par tâtonnement, mort et DISPARITION, mort et DISSOLUTION, mort et INFINI, PROFOND SOMMEIL, PERTE. La force de cet album tient au décalage qui existe entre la quotidienneté des actions, la simplicité des rapports entre les protagonistes et son aspect existentiel, universel. A la fin de la discussion, la nuit venue, lorsqu’il est embrassé par sa maman, on le sent rasséréné et le dernier mot est « VIVRE ». Quant à l’aphorisme de la quatrième de couverture, il est merveilleux et mérite d’être gardé en mémoire.

Un très grand album, riche d’une belle vitalité d’illustration avec des partis pris de rigueur et de souplesse associées, de couleurs franches et de noir, riche d’un dialogue familial exemplaire. Un album nécessaire.

Présentation par l'éditeur

Memento Mori (« souviens toi que tu es mortel ») est un dialogue entre un enfant et sa mère au sujet la mort. Dans le trajet qui va de l'école à la maison se succèdent les échanges où l'enfant veut comprendre ce qui disparaît et ce que cela peut impliquer. Sa mère répond par des images car petits comme grands ont les mêmes interrogations. Memento Mori se présente sous la forme d'une partie de

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