Ma rencontre avec Violet Park

Si Lucas Swain, lycéen londonien, n’était pas rentré chez lui à 5 heures du matin, s’il n’avait pas commandé un taxi dans les locaux de la compagnie Apollo Cars, s’il n’avait pas eu en poche un billet de dix livres, jamais il n’aurait rencontré Violet Park. Et sans doute, sa vie aurait-elle pris un autre cours. Tout cela est, apparemment, le fruit du hasard. Lucas a seize ans, Violet en avait 75 lorsqu’elle est morte en 2002. Ses cendres reposent dans une urne funéraire que quelqu’un a oublié dans un taxi en 2002 , qui se trouve à présent dans le bureau enfumé d’Apollo Cars. Personne n’a réclamé Violet Park depuis. Lucas, lui aussi, se sent oublié depuis 2002, date à laquelle son père a disparu du jour au lendemain, sans aucune explication, laissant sa femme, sa fille et ses fils dans une attente douloureuse et insupportable. Alors, de manière impulsive, Lucas va récupérer Violet Park et l’installer dans un endroit plus confortable, chez ses grands-parents qui vivent dans une maison de retraite. Puis il cherche qui était Violet, quelle était sa vie, pourquoi elle est morte. Les réponses qu’il obtient, au fur et à mesure qu’il avance dans cette enquête étrange, le perturbent et il comprend bientôt qu’à travers Violet, c’est son père qu’il tente d’approcher, de retrouver, pour mieux se comprendre et s’accepter lui-même, pour se construire dans sa propre vie, pour que la douleur de l’abandon ne soit plus un poison.
On ouvre ce livre et on ne le lâche plus. Jenny Valentine, jeune auteure galloise, nous entraîne dans une histoire très originale et très bien ficelée. Le détour qu’elle utilise, une vieille dame dans une urne oubliée, est une manière singulière mais aussi efficace et touchante, de parler de la quête personnelle de son jeune héros, affichant dans sa vie une nonchalance de façade cachant une blessure profonde. L’écriture, fluide et imagée, participe au plaisir éprouvé lors de la lecture.
Ma rencontre avec Violet Park est une très jolie perle, que l’on n’oublie pas.