Le ciel de Joy

Joy vit avec sa sœur, sa mère (enceinte à 17 ans) et sa grand-mère (enceinte à 17 ans). Alors que sa majorité approche, elle est bien décidée à conjurer ce qu’elle considère comme un mauvais sort. Las, le destin semble s’acharner, et notre jeune narratrice voit son test de grossesse positif. Bien décidée à avorter, elle commence un chemin d’accompagnement médical heurté.

Le roman n’est pas vraiment celui du choix de poursuivre ou non une grossesse : Joy sait ce qu’elle veut. Il développe davantage le poids de la filiation et ses imbrications complexes, ses non-dits potentiellement bloquants. C’est vrai pour Joy mais aussi pour son petit ami Robinson, qui voudrait être père parce qu’il n’en a pas eu. Gagner notre liberté face à un héritage familial aussi rassurant soit-il demande d’une part du recul, d’autre part du courage. Joy la bien nommée possède ces deux qualités et compose un beau personnage remarquablement exprimé par l’autrice.